Mieux savoir bien vivre
par Rolf Dobelli
Psycho
5 avril 2020
[social_warfare]
Temps de lecture moyen : 7 min
Dans ce livre du bien vivre, Rolf Dobelli passe en revue 52 outils à contre-courant des recettes classiques, pour déjouer les idées reçues et les biais de notre cerveau. Surprenant et pertinent !
« L’idée que la vie est un long fleuve tranquille n’est qu’un piège dans lequel nous tombons de temps à autre. »
52 astuces mentales spéciales « bien vivre », pour ne pas passer à côté de sa vie
Le bien vivre : telle est la promesse du livre. Les conseils distillés tout au long des 224 pages de ce livre sont solidement étayés par de nombreuses références et par des études scientifiques. L’auteur dénonce de nombreuses idées reçues, comme la nécessité de sortir de sa zone de confort, par exemple. Il propose des pistes parfois inédites, comme l’idée de tenir un cahier des soucis pour enfin cesser de ruminer sur tout ce qui nous tracasse.
L’illusion de l’introspection
Parmi les 52 pistes proposées, j’ai retenu l’illusion de l’introspection. Parce qu’elle va, à première vue, à l’encontre du bien vivre proposé par le coaching. Mais en prenant la peine de creuser, on s’aperçoit que la vision de l’auteur n’est pas si éloignée de la vision d’un coach : prendre de la distance avec ses émotions, ne pas les prendre « pour argent comptant », forment la base même de tout enseignement de développement personnel et contribuent au bien-vivre.
Citations extraites de Mieux savoir bien-vivre
La force du serment – l’inflexibilité comme stratégie
Libérez-vous du culte de la flexibilité. Elle vous épuise, vous rend malheureux et vous détourne, mine de rien, de vos objectifs. Entrainez-vous à vos serments, sans compromis.
Dire non en 5 secondes – les “petits services” sont de grands pièges
On ne tombe pas souvent sur quelque chose de vraiment bien dans ce monde. Donc, si vous dites non, dans quatre-vingt-dix pour cent des cas vous ne raterez pas grand-chose. Quand on me demande un service, je me laisse exactement cinq secondes de réflexion avant de décider, et la réponse la plus fréquente est non. Je préfère refuser un peu trop systématiquement, au risque de ne pas être aimé de tous, plutôt que l’inverse. Faites donc de même. Peu de gens penseront que vous êtes un monstre. Au contraire, on vous admirera pour votre constance.
La pensée de la boîte noire – la réalité ne se soucie pas de vos états d’âme, ou pourquoi chaque crash améliore votre vie
Acceptez la réalité, acceptez-la de façon radicale, en particulier les aspects qui vous plaisent le moins. Faites-le, même si cela vous paraît difficile sur le moment : vous ne le regretterez pas.
L’illusion du focus – pourquoi vous ne seriez pas plus heureux aux Caraïbes
Plus nous nous concentrons sur un aspect précis de notre vie, plus nous lui attribuons de répercussions dans les autres domaines. Débusquer l’illusion du focus, c’est maîtriser un outil important dans le kit du bien-vivre. Quand nous comparons différentes choses (voitures, carrières professionnelles, destinations de vacances…), nous avons tendance à comparer un seul aspect en particulier, en oubliant les autres. Seule l’illusion du focus nous pousse à lui accorder une importance démesurée. En vous focalisant sur des choses insignifiantes, vous laissez la belle vie vous filer entre les doigts.
Rester dans son cercle de compétence
Personne ne comprend le monde dans sa globalité. Il est bien trop complexe pour un cerveau humain. Même si vous êtes particulièrement cultivé, vous n’en saisissez qu’une infime partie. C’est déjà quelque chose, c’est le point de départ de votre envol vers le bien vivre dans votre vie. Sans cette piste, vous ne pourrez jamais décoller. Warren Buffett utilise le concept génial de « cercle de compétences ».
Ce qui est à l’intérieur du cercle, c’est ce que vous maîtrisez sur le bout des doigts. Ce qui est en dehors, c’est ce que vous ne comprenez pas, ou que très partiellement. Selon le mantra de Buffett, « Prenez conscience de votre cercle de compétences et restez dedans. La taille du cercle n’a pas une grande importance. Ce qui compte, c’est de connaître sa délimitation exacte. »
Charlie Munger, le partenaire de Buffett, renchérit : « Vous devez savoir quels sont vos talents. Si vous tentez votre chance à l’extérieur de ce cercle de compétences, votre carrière n’ira nulle part. Je suis prêt à vous le garantir. » Tom Watson, le fondateur d’IBM, est la preuve vivante de cette théorie. De lui-même, il dit : « Je ne suis pas un génie. Il m’arrive d’être intelligent en pointillé, mais je prends soin de ne pas m’éloigner de ces points précis. »
Organisez rigoureusement votre vie professionnelle autour de cette idée. Le fait de vous concentrer sur vos atouts présente bien des avantages, et pas seulement financiers : sur le plan émotionnel aussi, vous gagnez, car il n’y a rien de plus grisant que la sensation de maîtriser son sujet. En outre, vous économisez du temps, car vous n’êtes pas obligé de décider à chaque fois si vous devez accepter ou refuser quelque chose.
Plus votre cercle de compétences sera clairement défini, plus vous saurez résister aux sollicitations irrésistibles… quand elles sont impossibles. Je le répète : n’outrepassez jamais votre cercle de compétences. Il y a plusieurs années, un entrepreneur richissime m’a proposé un million d’euros pour écrire sa biographie. Une offre pour le moins alléchante… J’ai refusé.
Les biographies se situent hors de mon cercle de compétences. Pour écrire une biographie de qualité, on doit mener des entretiens à n’en plus finir et effectuer des recherches méticuleuses. Les qualités nécessaires ne sont pas les mêmes que pour l’écriture d’un roman ou d’un guide pratique, et je ne les possède pas. J’aurais épuisé mon énergie et n’en aurais tiré que de la frustration. Pire, je n’aurais écrit, dans le meilleur des cas, qu’un livre médiocre.
Dans son ouvrage Risk Intelligence (qui est tout sauf médiocre), Dylan Evan décrit un joueur professionnel de backgammon du nom de J.P. « J.P. commettait quelques erreurs volontaires pour voir a quel point son adversaire saurait profiter de la situation. Si l’autre montrait son habileté, J.P. quittait le jeu. Pas folle, la guêpe ! En d’autres termes, J.P. avait compris ce que beaucoup d’autres joueurs ne comprennent pas : il savait quand il ne devait pas jouer. » Reconnaissant les adversaires capables de le pousser hors de son cercle de compétences, il savait se retirer au moment opportun.
Outre le fait de sortir de votre cercle de compétences, il existe une seconde tentation : celle d’élargir ce fameux cercle. Elle est encore plus forte si vous réussissez particulièrement bien dans votre cercle actuel, si vous vous y sentez comme un poisson dans l’eau. Abstenez-vous quand même ! Les aptitudes ne se transposent pas automatiquement d’une situation à l’autre. Elles sont spécifiques à chaque domaine. Un brillant joueur d’échecs n’est pas pour autant bon stratège en affaires. Un chirurgien cardiaque ne fera pas forcément un bon directeur d’hôpital.
Comment se constituer un cercle de compétences ? Certainement pas en quelques clics sur Wikipédia. Même un cursus universitaire classique ne saurait suffire. Ce qu’il vous faut, c’est du temps, beaucoup de temps. « Attendez-vous à ce que tout ce qui en vaut la peine prenne du temps », telle est la règle à laquelle se tient (avec succès) la designeuse américaine Debbie Millman.
Autre ingrédient indispensable : l’obsession. La passion est un peu comme une drogue, c’est pourquoi on en parle le plus souvent en termes négatifs. On lit tous les jours des histoires de jeunes gens accros aux jeux vidéo, aux séries télé, à l’aéromodélisme. Il serait temps de célébrer les vertus de l’obsession.
La passion, c’est ce qui pousse les gens à investir des centaines, des milliers d’heures dans une tâche. Dans sa jeunesse, Bill Gates avait une obsession, la programmation, et Steve Jobs ne pensait qu’à la calligraphie et au design. Depuis qu’il a placé son premier argent de poche dans des actions, à l’âge de douze ans, Warren Buffett est accro à l’investissement. Personne ne songerait à dire que Gates, Jobs ou Buffett ont gâché leur jeunesse. Au contraire : parce qu’ils étaient obsédés, ils ont investi les milliers d’heures nécessaires la maîtrise de leurs domaines respectifs. L’obsession est un moteur, pas une cause de panne.
Au passage, soulignons que le contraire de l’obsession n’est pas l’aversion… mais l’intérêt, qui est une façon polie de dire « ça ne m’intéresse pas tant que ça ». Pourquoi cette idée de cercle de compétences est-elle si puissante ? Quel est le secret ? La réponse est simple : un excellent programmeur n’est pas deux fois meilleur qu’un bon programmeur. Ni trois fois, ni dix. Un excellent programmeur met mille fois moins de temps qu’un programmeur ordinaire pour résoudre le même problème. Idem pour les juristes, les chirurgiens, les designers, les chercheurs, les vendeurs. La différence entre l’extérieur et l’intérieur du cercle de compétences ? Facteur mille.
Une dernière chose : l’idée que l’on peut planifier toute sa vie est une illusion. Le hasard sévit partout, parfois comme un cyclone. Il n’y a qu’un seul endroit où souffle une brise plus calme : votre cercle de compétences. Vous n’y trouverez pas exactement une mer d’huile, mais un abri où la houle est moins forte. Pour le dire de façon prosaïque : à l’intérieur de votre cercle de compétences, vous êtes relativement immunisé contre les illusions et les erreurs de raisonnement. Vous y avez suffisamment de recul pour prendre le risque de braver les conventions.
Conclusion : cessez de vous agacer de vos lacunes. Laissez tomber les cours de salsa si vous avez deux pieds gauches. Votre enfant n’arrive pas à dire si ce que vous avez dessiné est une vache ou un cheval ? Renoncez à vos ambitions artistiques. Et sortez-vous de la tête l’idée d’ouvrir un restau si vous êtes déjà débordé quand votre tante vient dîner.
Retenez bien : peu importe le nombre de domaines ou vous êtes tout juste moyen. Le principal est d’être largement au-dessus de la moyenne – d’être le meilleur du monde, en fait – dans au moins un domaine. Alors vous serez dans les meilleures dispositions pour profiter du bien-vivre. Un seul domaine d’expertise compense un millier de petits défauts. Chaque heure investie a l’intérieur du cercle de compétences en vaut mille a l’extérieur.
Source : https://www.lisez.com/actualites/pourquoi-vous-devez-connaitre-vos-limites/799
Présentation de Mieux savoir bien vivre (Solar, 2019)
Vous pensez qu’il faut sortir de sa zone de confort pour évoluer ?
Restez plutôt dans votre cercle de compétences.
Vous croyez qu’il faut trouver sa vocation pour être épanoui ?
Faites ce que vous pouvez, pas ce que vous aimeriez savoir faire.
Vous cherchez le bonheur absolu ?
Ne faites rien de travers et tout se passera au mieux.
Méfiez-vous des idées reçues et des biais de notre cerveau, qui nous détournent trop souvent d’une belle vie ! Auteur de best-sellers mondiaux, Rolf Dobelli nous livre ici 52 outils mentaux à contre-courant des recettes classiques, pour déjouer les erreurs de jugement, faire les meilleurs choix de vie et optimiser nos chances d’être heureux. En croisant les enseignements de la psychologie moderne (notamment les études sur le bonheur et les biais cognitifs), du stoïcisme et des théories de l’investissement, il nous propose quelques règles simples de bien-vivre pour prendre les bonnes décisions au quotidien et se concentrer sur les choses que l’on peut influencer, en zappant tout le reste. La pensée de la boîte noire, dire non en 5 secondes, l’illusion du focus, le compte-souvenirs, le livre des soucis, le cercle de dignité, le détecteur de bullshit ou le point de cogitation maximale… 52 chroniques percutantes pour ne pas passer à côté de sa vie !
J’aime bien
- Une lecture sans prise de tête
- Le ton humoristique de l’auteur
- Beaucoup de références scientifiques pour étayer ses propos
- Bibliographie très dense
J’aime moins
- Il faut faire un tri personnel car tout n’est pas applicable à son quotidien
- Une pléthore d’idées … j’aurais préféré en lire moins et les approfondir davantage
Rolf Dobelli
Rolf Dobelli, né le 15 juillet 1966 à Lucerne, Suisse, est un auteur et homme d’affaires suisse. Il a commencé sa carrière d’écrivain en 2002, mais il est surtout connu au niveau international pour son best-seller de fiction Arrêtez de vous tromper !, pour lequel le Times l’a qualifié de « gourou de l’auto-assistance que les Allemands aiment ». En 1999, il a cofondé getAbstract, une maison d’édition de résumés de livres et d’articles.
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Barbara Reibel
Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et du blog En 1 mot
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Humeur d’une digital mother au bord du burn-out entre z’Homme et ses trois greffons
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