Ma cure de silence
par Kankyo Tannier
Spiritualité
Coaching
16 février 2019
[social_warfare]
Temps de lecture : 8 min
Un livre sur le silence qui contient plus de 20 000 mots : quel paradoxe ! C’est parce que l’auteure, nonne bouddhiste zen, a préféré multiplier les anecdotes personnelles et les petits exercices pour nous emmener avec elle sur le chemin du silence. Chut ! Écoutons-la.
« Le silence n’a rien à voir avec l’absence de bruit. »
Partie 1 : Qu’est-ce que le silence ?
Chapitre 1 : Les vertus du silence
Le silence n’a rien à voir avec l’absence de bruit. La voix de la sagesse réside donc dans le développement du silence intérieur. Lequel nous permet de rester en paix dans les situations tendues, les univers sonores surchargé où les bouleversements émotionnels.
Une vie plus silencieuse permet de :
> Prendre du recul et se recentrer
> Contribuer à la paix dans le monde
car les états d’être sont contagieux et rester serein relève d’une véritable mission d’intérêt général.
Bien souvent le silence fait peur. Et pourtant, il suffit de comprendre que les émotions sont impermanentes. Tout apparaît et tout disparaît, naturellement.
Pour y arriver, il faut répéter les exercices proposés dans ce livre : c’est la règle des 3 R et des 5 C, « Répéter, Répéter, Répéter. C’est Con mais C’est Comme Ça ».
EXERCICE : Une petite minute de silence
Posez ce livre et levez les yeux. Regardez le paysage, prenez conscience du corps, de votre respiration et restez là, sans rien faire, quelques secondes. À peine 60. Une toute petite minute. C’est terminé. Vous avez remarqué ? Le temps passe moins vite. Un espace différence s’ouvre.
Chapitre 2 : Les grands silencieux
Les animaux sont comme des passeurs, des guides pour notre retour à la terre. Dans nos ville de béton, accéder au monde sauvage du chien ou du chat est peut-être un premier pas vers une reconnexion : nos retrouvailles nécessaires et programmées avec la nature.
Silence et concentration
Le silence intérieur consiste à se désintéresser des pensées habituelles ou de ces raisonnements logiques qui nous traversent en permanence.
Comment développer et acquérir une concentration sans faille dans n’importe quelle situation ? Le secret semble être le suivant: s’oublier soi-même. Être juste concentré sur la en soi, sur l’observation, sur la tâche à accomplir. Et à la moindre déconcentration revenir tout de suite à l’acte en soi.
Une retraite zen c’est comment ?
Dans la retraite zen, on découvre d’abord les bases de la méditation que l’on appelle zazen. Les êtres humains, pris dans l’effervescence d’un quotidien effréné, ont besoin de silence et de simplicité. Tout débute à l’aube vers 6 h, c’est le réveil. Chacun se rend au dojo pour la méditation du matin. Tout est fait dans l’emploi du temps pour proposer un retour au corps et au moment présent. Les repas sont pris en silence. La méditation, les repas, les travaux pour la communauté sont faits en silence, mais il y a aussi des moments d’échanges où les papotages peuvent aller bon train. Inutile de le nier, 3 jours de retraite, c’est difficile ! À cause du corps qui reste longtemps immobile mais aussi de toutes ces émotions qui nous traversent. La joie paisible n’apparaît qu’après la traversée des ombres.
Partie 2 : Faire silence de tout
Chapitre 3 : Le silence des yeux
Pollution visuelle et règne des écrans
En ville le regard est inexorablement attiré par les magasins, les panneaux publicitaires, les enseignes lumineuses allumées jour et nuit. On a l’impression d’être dans le livre de la jungle, sous l’emprise du serpent Kâ.
Et ce n’est pas tout, à l’intérieur de nos maisons comme à l’extérieur, en ville comme à la campagne, nous voici désormais pris aux mailles d’un filet invisible: celui des écrans en tout genre. L’omniprésence des écrans génère chez beaucoup une forme d’effervescence intérieure, un stress.
Heureusement, il est possible d’apaiser en quelques minutes ce stroboscope mental. Ce sont les yeux qui reçoivent les appels lumineux, donc apprendre à relâcher les yeux, à contrôler le regard nous aide à retrouver la maîtrise de nous-mêmes
EXERCICE : Récupérez vos yeux pour reprendre le contrôle de votre mental
Marchez en contrôlant volontairement la direction de votre regard, c’est-à-dire en évitant volontairement telle ou telle vitrine etc. Faites ceci 5 minutes environ, régulièrement, sur votre trajet. Observer les moments où l’attention s’échappe et ce qui attire votre regard ailleurs. Pour vous aider, essayez au début de regarder vers le bas pour aider le regard à s’apaiser.
Le phénomène de la saisie
Les yeux sont liés à ce que l’on appelle la saisie ou la volonté d’obtenir quelque chose. C’est une énergie présente en filigrane dans nos vies. À peine a-t-on obtenu quelque chose que déjà une sorte d’insatisfaction, de malaise, de manque apparait spontanément. Dans tout ce processus les yeux jouent un rôle central. Chaque fois que nous cherchons quelque chose à l’extérieur de nous, ils se contractent. Une tension infime mais bien réelle pour aller chercher la solution du malaise intérieur dans le monde extérieur.
À la rencontre des images mentales
De façon schématique, nos pensées peuvent prendre 3 formes : des images, des sons ou des sensations physiques. Comment faire pour « éteindre un peu la télévision » ?
- Première étape : prendre conscience de son film intérieur
Installez-vous en posture assise et immobile, fermez un instant les yeux pour faire décroître le nombre d’images qui apparaissent. Ensuite braquez le projecteur sur le contenu de votre cerveau.
- Deuxième étape : jouer avec les images pour retrouver le silence
Commencez pas ralentir le rythme d’apparition des images comme un film au ralenti qui défile plan par plan : vous êtes le projectionniste qui maîtrise les paramètres du film de cette manière, vous installez peu à peu des plages de silence ou de relative tranquillité dans votre univers mental.
Chapitre 4 : Le silence des mots
Le mythe du silence total
Le silence total des mots est quasi impossible. Bien sûr nous pouvons nous taire pendant de longues heures voir de longues journées, mais si les mots ne franchissent pas les lèvres, ils continuent pourtant de défiler dans notre tête. C’est notre petite voix qui commente, analyse, râle, etc.
Langage = étiquette
Mais l’influence des mots sur notre vie quotidienne et encore plus profonde. Les mots modifient la perception et le rapport au monde. Les Inuits disposent par exemple de 52 mots pour nommer la neige. Cette habitude nous permet de communiquer et de nous faire comprendre. Mais ce cadre a aussi pour vertus de plaquer des idées préconçues sur les choses, sur nous-mêmes et sur les êtres qui nous entourent. En collant une étiquette sur un support vierge d’une part on le remplit, d’autre part on le limite. Le silence des mots et des concepts, le retour au vide terminologique, offre ce luxe inouï de redonner au monde son ouverture et sa liberté.
Apprendre à se taire : pourquoi c’est si difficile
La parole sociale semble en fait souvent un exercice de réassurance: le regard et la parole de l’autre me font exister. La pratique du silence des mots se frotte cruellement à notre besoin d’être vu et entendu. Voilà pourquoi certains, plus sensibles sans doute au regard de l’autre, sont mal à l’aise quand ils doivent se taire.
Les vertus du silence des mots
Dans le bouddhisme, on appelle cette pratique le noble silence. Il consiste à laisser passer les mots qui surgissent sans les dire. Et après quelques heures ou quelques jours le mental s’apaise. Lorsque notre petite voix intérieure retentit il y a un son. Pour le dire autrement nous ne pouvons pas parler dans notre tête et entendre les sons du monde.
EXERCICE : purification du mental et de la petite voix dans la tête
Où que vous soyez, prenez conscience des sons qui vous entourent. Écoutez les sons proches, puis les sons lointains. Prenez le temps de passer d’un espace à l’autre, du premier à l’arrière-plan. Après quelques minutes une question apparaît : quelle est la frontière entre l’intérieur et l’extérieur ? Il semblerait que la frontière se dissolve.
Lorsqu’on est préoccupé, lorsqu’on rumine et ressasse, nous fonctionnons en boucle sur nous-même en circuit fermé. Nous traversons des rues entières sans les voir absorbé par un notre monologue intérieur. En ouvrant les oreilles, c’est l’espace lui-même qui s’ouvren en réponse.
Chapitre 5 : Le silence du corps
Un corps trop absent ?
Le virtuel, l’apologie du « pour de faux » laisse dans l’ombre la possibilité d’une vie incarnée et donc pleinement vécue dans ses drames, comme dans ses splendeur. La mise en scène de sa vie sur les réseaux sociaux, en créant une réalité fantasmée, offre bien peu de place à l’évolution naturelle d’un être humain : apprendre peu à peu à accepter ses limites, à développer ses potentiel et à se réconcilier avec son corps tel qu’il est, et non tel qu’on l’imagine.
Corps et émotion sont étroitement liés. se couper du corps permet d’éviter soigneusement toute émotion négative et de rester en surface des choses … jusqu’à ce que le corps nous rattrape un jour ou l’autre avec l’un de ces mots psychosomatiques dont il a le secret.
Pour un nouveau rapport au corps : apprendre à ressentir
Toutes les spiritualité et philosophie sont unanimes: apprendre à ressentir est la voie de la liberté. Quoi de mieux en effet que de devenir complètement libre de ses émotions, de les connaître suffisamment pour pouvoir retrouver une qualité d’être ? Car en nous coupant du corps, par habitude ou par défaut d’apprentissage, nous nous coupons également des bonheurs suivant : sentir une pluie d’été rafraîchir notre front, bondir de joie et découvrir à quel point cette énergie anime le corps tout entier, sentir un parfum de terre et d’humus pénétrer nos cellules…L’instant présent c’est le corps. Vivre ici et maintenant demande de vivre dans le ressenti du corps, en temps réel.
Le corps silencieux
Faites de votre quotidien un rituel : quelques attentions, quelques mouvements simples, vous permettront d’habiter votre corps en toute harmonie. Par exemple apprendre à fermer les portes ou couper les légumes en pleine conscience.
Partie 3 : La pratique du silence
Chapitre 6 : Une cure de silence à la maison
Préparation
- Dépasser la culpabilité
Pour se lancer dans la cure, commencez par déculpabiliser. Ce sentiment de culpabilité, d’inadéquation est peut-être l’émotion que vous allez dépasser pendant cette retraite silencieuse.
- De bonnes nourritures
- des ingrédients savoureux en récompense
- des livres inspirant comme nourriture spirituelle
- Posez vos limites et prévenez votre entourage
N’ayez pas peur d’affronter quelques critiques ou moqueries.
- Retraite numérique et disparition programmée
Pour profiter pleinement du silence, éteignez tous vos outils de communication
Déroulement
Aucun programme de cure n’est nécessaire mais la première fois, vous vous sentirez peut-être plus rassuré de prévoir quelques « activités ».
- S’ennuyer ou l’art de regarder par la fenêtre
Commencez par 30 minutes ou une heure, avec un chronomètre.
- Prendre ses repas en silence
Savourez les plats, explorer les saveurs et prendre le temps de bien mâcher.
- Sortir de chez soi… différemment
Obligez-vous à marcher lentement, arrêtez-vous, levez le nez
- Prenez des notes… pour après
Écrivez ce qui vous vient, en vrac. Vous relirez vos notes après la cure et retrouverez le bien-être que vous avez ressenti.
Chapitre 7 : Le silence des actes ou la spiritualité éthique
La terre une maman bien patiente
À regarder nos actions à travers le monde, on dirait des enfants turbulents, apprenant peu à peu de leurs erreurs. Et si on passait à l’âge de raison ? On pourrait inventer un nouveau monde et, en plus, maman serait contente !
Un retour à la simplicité
En apprivoisant le manque, nous allons pouvoir nous libérer du besoin irrépressible de le remplir. Et libérer la Terre d’un nombre incalculable de futurs déchets.
Faire des achats éthiques, boycotter les grandes marques, nous permet aussi de ne pas « consommer des objets issus de la souffrance qui sèment en nous des graines de souffrance » (Thich Nhat Hanh).
Enfin, la « sobriété heureuse » (Pierre Rabhi) offre à qui la pratique un bonheur durable : du temps gagné pour faire autre chose, de l’argent disponible pour ce qui vaut vraiment le coup.
Végétarisme ou l’art de ne pas manger ses amis
L’éthique animale progresse. Le choix du végétarisme, voire du véganisme, est celui de la non-violence. Les tests scientifiques ont montré qu’au moment de l’abattage, les sécrétions d’hormones du stress sont au plus haut. En ingérant la viande, nous avalons aussi cette part.
J’aime bien
- le ton chaleureux et moderne de Kankyo, nonne bouddhiste
- les anecdotes
- les exercices pratiques
- les ressources citées en fin de livre
J’aime moins
- la couverture du livre (c’est vraiment parce qu’il fallait trouver quelque chose)
Bio Kankyo Tannier
Née au début des années 70 en région parisienne, Kankyo Tannier a été ordonnée nonne bouddhiste en 2002 par Maître Wang-Genh, dans la tradition du zen Sôtô. Titulaire d’une maîtrise de droit public, elle s’est très vite orientée vers l’enseignement du chant et de la voix en général.
A l’été 2000, elle a découvert le bouddhisme zen et choisi de s’installer dans un monastère de la tradition zen soto, en Alsace. Elle a ainsi pu pratiquer intensivement la méditation et s’enrichir de l’expérience inouïe d’une vie monastique. Elle a résidé dans ce monastère pendant 15 années, avant de s’installer depuis 2016 plus à l’écart au coeur de la nature.
A partir de 2013, la découverte de l’hypnose thérapeutique lui a permis de mieux comprendre le fonctionnement cérébral, d’explorer les états modifiés de conscience et de trouver de nouveaux outils pour conduire ses étudiants sur la Voie de la connaissance. Depuis quelques années, la nonne Kankyo consacre son temps à écrire, donner des conférences, partager sa passion pour le bouddhisme zen et surtout explorer les merveilles de la Nature, jour après jour.
Pour la suivre sur son blog : www.dailyzen.fr
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Barbara Reibel
Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et du blog En 1 mot
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