Dalaï-lama : mon autobiographie spirituelle
Spiritualité
20 février 2015
[social_warfare]
Temps de lecture : 2 min
Le Dalaï-lama, figure mythique du bouddhisme tibétain et de la résistance anti-chinoise, prix Nobel de la paix, livre ici ses engagements spirituels.
« Le bouddhisme représente un chemin de transformation de l’esprit, visant à se délivrer de la souffrance et de ses causes. »
Qu’apprend-on dans Dalaï-lama : mon autobiographie spirituelle (Presses de la Renaissance, 2013) ?
Le Dalaï-lama, Tenzin Gyatso de son nom tibétain, y évoque ses trois engagements de vie :
– En tant qu’être humain ou à travers cette dimension universelle qui le rattache à tout homme, il évoque ce qui est « commun » à toute l’humanité. Ce qui fait aussi sa propre humanité à travers de savoureuses anecdotes personnelles.
– En tant que moine bouddhiste, il montre l’importance de se transformer pour transformer le monde ; de la responsabilité universelle de prendre soin de la terre et du dialogue avec les autres religions.
– En tant que Dalaï-lama, il met en œuvre une politique de la bonté, fait du Tibet une cause universelle et lance un appel à la conscience du monde. Il prépare aussi son retrait de la scène politique.
Remarque :
Celui-ci est effectif depuis le 10 mars 2011. Aujourd’hui, le Dalaï-lama ne jouit plus que de l’autorité spirituelle, puisqu’il a renoncé à sa fonction de chef du gouvernement tibétain en exil qu’il occupait depuis 1959.
Il a également annoncé fin 2014 qu’il pourrait très bien être le dernier des dalaï-lamas, des propos ayant avant tout pour but d’échapper au contrôle que la Chine entend jouer sur la désignation du futur dalaï-lama.
Extraits de Dalaï-lama : mon autobiographie spirituelle
La violence est contreproductive parce que la loi des causes et des conséquences fait qu’un problème résolu par la violence en crée de nouveaux : « Si un raisonnement solide est mis au service d’une cause, la violence est inutile. Lorsqu’on est motivé seulement par un désir égoïste et qu’on ne peut parvenir à ses fins par la logique, on s’en remet à la violence (…) faute de motifs raisonnables, on sera vite gagné par la colère qui n’est jamais signe de force, mais de faiblesse ».
Ce qui importe n’est pas de changer le monde mais de se changer soi. Il importe de voir le monde tel qu’il est, sans cesse en mouvement et toujours en interdépendance. Donc ne pas vouloir « conserver » à tout prix ni les mœurs, ni les espèces, ni la nature. L’apparence des phénomènes n’est qu’une vérité relative, la vérité ultime réside dans leur réalité au-delà des seules apparences. Les phénomènes sont vides, seule existe l’interdépendance de tout ce qui est. « L’analyse bouddhiste de la réalité ultime rejoint les conclusions de la physique quantique selon laquelle les particules de la matière sont réelles tout en étant dénuées de solidité ultime ».
Il ne faut plus alors se contenter de vivre au jour le jour, « en réaction » à tout ce qui survient, car cette ignorance engendre de la peur, donc des rejets violents par remise en cause de ce qu’on croit être son « identité ».
« La révolution spirituelle que je préconise n’est pas une révolution religieuse. Elle correspond à une réorientation éthique de notre attitude, puisqu’il s’agit de tenir compte des aspirations d’autrui autant que des nôtres ». Chacun peut d’ailleurs continuer à pratiquer sa propre religion, ou son humanisme laïc, dit le Dalaï-lama. Ce qui importe est la volonté de se changer soi pour devenir meilleur, ce qui signifie en interdépendance plus grande avec les êtres et avec la nature. Le Dalaï-lama est démocrate, il considère que chacun a son mot à dire sur la politique de la cité. Le Dalaï-lama est écologiste, il considère que le milieu environnant l’homme n’est pas séparé de lui mais une extension de lui-même (ou inversement), qu’il s’agit de vivre en harmonie, selon la loi d’impermanence (tout change sans cesse) et d’interdépendance (nous sommes tous liés).
Faut-il se tourmenter pour autant ? Pas du tout, dit le Dalaï-lama.
« Je suis un rieur professionnel »
« Certes, les problèmes sont là. Mais considérer seulement les aspects négatifs n’aide pas à trouver les solutions et détruit la paix de l’esprit. Or tout est relatif. Même dans la pire des tragédies, on peut déceler du positif, si l’on adopte une vision globale. En revanche, si l’on prend le négatif pour absolu et définitif, on augmente ses soucis et son angoisse »
À l’heure de la civilisation planétaire et de l’histoire globale, le Dalaï-lama appelle à une révolution éthique et spirituelle, engageant chacun à assumer sa part de responsabilité universelle afin de préserver l’avenir des générations futures. Dans un monde profondément interdépendant, il souligne l’importance de se transformer pour transformer le monde.
Le Dalaï-lama
Le XIVe Dalaï-lama est considéré par les bouddhistes comme la réincarnation du Bodhisattva de la Compassion. Depuis 1959, il vit en exil à Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où il s’est réfugié après l’invasion chinoise du Tibet. En 1989, il a reçu le prix Nobel de la paix.
Propos recueillis par Sonia Stril-Rever
Sofia Stril-Rever, sanskritiste française, est l’une des interprètes du Dalaï-lama. Diplômée d’études indiennes, elle a reçu une formation traditionnelle auprès d’un pandit indien et d’un lama tibétain au monastère de Kirti (Dharamsala) .
Elle a traduit du sanskrit et publié pour la première fois en langue occidentale les Écritures bouddhistes de Kalachakra. Elle est co-fondatrice du portail Buddhaline.
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Barbara Reibel
Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
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