Homéopathie

La Sophrologie en 1 mot
par Barbara Reibel et Francis Schull

Art & méthode

4 août 2015

[social_warfare]

Temps de lecture : 2 min

Soyons optimistes : un tiers des Français sait ce qu’est la sophrologie. Un autre tiers en a vaguement entendu parler. Et pour le troisième tiers, il pourrait aussi bien s’agir de la construction des igloos en Laponie que d’une méthode de fabrication du cacao en poudre. Applaudissons les premiers et explorons avec eux des recoins qu’ils ignorent peut-être. Éclairons les deuxièmes. Initions les troisièmes. Car la sophrologie a sans doute un grand avenir. À condition que les marchands du temple ne s’en mêlent pas trop.

« Pour moi, la sophrologie est la science de la conscience
et des valeurs de l’existence. »

Alfonso Caycedo

Sommaire de La Sophrologie en 1 mot

  • Sophro-Quiz
  • Tentative de définition
  • La sophrologie « historique »……et ses avatars
  • Les querelles de chapelle
  • Trier le bon grain de l’ivraie
  • Retour aux fondamentaux caycédiens

Extrait de La Sophrologie en 1 mot 

A la fin des années 50, Alfonso Caycedo, docteur en médecine et chirurgie, diplômé en neuropsychiatrie, exerçant à l’hôpital de Barcelone, commence à se poser des questions sur l’utilité réelle de certaines méthodes brutales, électrochocs et comas insuliniques notamment, utilisées pour modifier les états de conscience. Il va donc se mettre en quête d’une méthode de soins plus respectueuse de l’humain. Son postulat : les maladies mentales sont essentiellement des altérations pathologiques de la conscience. Sa ligne de recherche est dès lors tracée : trouver une méthode qui permette de restaurer, de rétablir ou d’acquérir l’harmonie de la conscience sans violer ni brutaliser celle-ci. D’où l’étymologie du terme sophrologie : sos-phren-logos (harmonie-conscience-étude).

Oui, mais où chercher ? Caycedo va tout d’abord s’essayer à l’hypnose. Il la juge un peu trop mystique (encore que la sophrologie, à ses débuts, en sera fortement teintée). Puis il se plongera dans la phénoménologie de Binswanger (pour faire simple, disons qu’il s’agit pour le thérapeute de sortir de son rôle d’observateur pour vivre la difficulté du patient en la partageant). Pour faire bon poids, il s’initie au yoga, en Inde, découvre le tummo, le « voyage de l’éveil de la chaleur interne » avec l’un des médecins du dalaï-lama, est impressionné par le zazen, posture de méditation assise du bouddhisme zen au Japon. Et finalement invente la « vivance phonique » présentée comme l’essence de la démarche sophrologique.

Il s’agit, pour le patient, d’arriver à un état de conscience sophrunen, c’est à dire un état de calme, de concentration suprême de l’esprit, produit par des paroles apaisantes. Maniée avec soin, la sophrologie acquiert alors une véritable dimension thérapeutique et peut calmer des douleurs rebelles. C’est la cinquième étape de l’état de notre conscience : première étape, la magie, deuxième le magnétisme, troisième l’hypnose, quatrième la psychanalyse, cinquième la sophrologie.

La sophrologie va assez rapidement connaître un certain engouement de la part du public. Et pour de multiples raisons : en cette fin du XXème siècle, les dogmes de la chrétienté ont perdu de leur sens chez bon nombre de nos contemporains qui se tournent de plus en plus vers de nouveaux Eldorado spirituels : les grandes religions orientales, les sectes, les confréries mystico-ésotériques, et parallèlement, le New Age. Quand les églises se vident, le New Age fait le plein. Dans cette nébuleuse, la sophrologie rivalise avec bonheur avec les techniques de développement personnel, le gestalt, les nouvelles psychothérapies, la diététique, le tai chi, la méditation. Et paraît beaucoup plus « sérieuse » que le dédoublement astral, la voyance, l’astrologie, les tarots ou la numérologie.

Par ailleurs le concept de sophrologie va être récupéré dans les domaines de la formation, du coaching, du marketing, du bien-être. Et il s’est glissé dans d’autres techniques, l’hypnose, le yoga, les massages, le cognitivisme, la programmation neuro-linguistique. Et bientôt  vont surfer sur la déferlante sophrologique, les inévitables profiteurs, mages, charlatans, gourous à la petite semaine, qui ont flairé la bonne affaire. Comme Alfonso Caycedo a oublié de protéger le mot « sophrologie » dans son usage public, tout le monde peut se prétendre sophrologue. Et c’est ce qui va se produire.

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Barbara Reibel Coach Happiness

Barbara Reibel

Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
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