communication jacques salomé si je mécoutais

Si je m’écoutais,
je m’entendrais
par Jacques Salomé et Sylvie Galland

Psycho

1er mars 2015

[social_warfare]

Temps de lecture : 15 min

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La communication, ça s’apprend, avec pour objectif de devenir un meilleur compagnon pour soi-même et pour les autres. Le travail d’écoute, de respect et de tolérance commence en nous avant de se déployer autour de nous.

«  La communication est un aller-retour, un dialogue. S’exprimer n’est qu’un aller simple. »

Présentation de Si je m’écoutais, je m’entendrais par Jacques Salomé et Sylvie Galland (éditions De L’Homme)

Pour communiquer avec les autres, j’ai d’abord besoin de savoir communiquer avec moi-même. Voilà l’idée fondamentale de ce livre, qui nous fait accéder à une démarche essentielle pour chacun: se rencontrer soi-même et parvenir à se dire tel que l’on est vraiment. Souvent, dans nos relations, nous sommes pris au double piège de l’accusation d’autrui et de l’auto-accusation. Ce livre nous propose des moyens d’améliorer notre communication afin de devenir un meilleur compagnon pour soi-même et pour les autres

Qu’apprend-on sur la communication dans Si je m’écoutais, je m’entendrais ? 

1. LA COMMUNICATION

Elle découle de la manière dont j’ai appris à communiquer. Souvent, croyant bien faire, les parents imposent des comportements à l’enfant, ce qui ne lui permet pas de communiquer ses émotions. Si l’enfant ne prend pas conscience de cela, il risque plus tard de subir et de transmettre des conditionnements qui sabotent la communication.

La communication se définit sur trois bases :

  •  je reconnais et je confirme l’expression de l’autre comme la sienne
  • je m’exprime en parlant de moi
  • j’ai le désir de mettre en commun le point de vue d’autrui et le mien, non en les opposant ou les confondant, mais en les apposant.

Moteurs de la communication

Dire

La communication est un aller-retour, un dialogue. S’exprimer n’est qu’un aller simple. L’expression verbale peut se situer à cinq niveaux différents, au moins.

  • Le niveau des faits permet de dire ce qui s’est passé.
  • Le niveau du ressenti concerne la zone sensible des réactions affectives.
  • Le niveau de la pensée est celui de l’évaluation normative, des considérations logiques.
  • Le niveau du retentissement est celui du rapport à ce qui a déjà été vécu, dans lequel nous revenons ou non, consciemment ou inconsciemment.
  •  Le niveau de l’imaginaire est notre domaine de création, sans rapport immédiat au passage à l’acte

Une communication pleine est un partage ou j’ai la possibilité de me dire, d’être entendu et d’entendre l’autre sur ces cinq points. Reconnaître l’écart entre ce que mon vécu et mon dire, et entre mon dire et ce que comprend l’autre est commencer à la rendre plus féconde.

Ne pas dire

Il n’est pas possible de tout dire. Le non-dit, en ce qu’il est utile, doit être un choix. La présence de l’autre dans la relation est importante, nécessaire, mais le silence aussi.

Écouter

C’est accueillir l’autre sans porter de jugement, en tentant de comprendre son monde intérieur. C’est faire taire mes réactions, principal obstacle de l’écoute, et de l’expression de l’autre.

Entendre

Entendre ce que l’autre dit, mais aussi ses sourires, son regard, ses gestes, sa respiration, ses actes, ses maux, ses énergies, c’est rejoindre l’autre dans son réel.

 ”Je voudrais être entendu dans ce que je dis aujourd’hui, à ce moment précis, sans que l’autre m’identifie tout entier à ce que j’exprime, et sans qu’il m’y enferme.”

Décalages 

L’expression affective est blessée quand elle se heurte à un jugement de valeur ou à une logique rationnelle. Cela se produit aussi en nous, quand nous pensons différent au niveau affectif, logique ou normatif.

La logique rationnelle n’ébranle pas la logique affective, elle parle un langage qui lui est étranger; ce sont des niveaux inconciliables.”

Métacommuniquer

C’est sortir un moment du contenu d’un dialogue, pour aborder la forme, la façon dont la communication se fait ou ne se fait pas.

Communication avec soi-même

C’est reconnaître ce que je ressens au moment ou je vis, et faire le tri entre sentiments réels et signaux (colère, par ex.)

2. LA RELATION ET LA COMMUNICATION : LES MOTEURS

Définition

La relation, organisme vivant, structure subtile qui nécessite quantité d’énergie et d’informations, fonctionne comme un tiers entre deux ou plusieurs personnes. Chacun entretien et nourrit un aspect de la relation.
La relation phagocyte parfois les individus. Quelqu’un peut être aliéné, non par l’autre, mais par la relation qui est l’objet de soins, de préoccupations, de rituels, de ménagements incroyablement complexes.
Cette relation est vivante, et, à l’image du corps, elle va produire des déchets, qu’il va falloir gérer.
L’origine de la relation est complexe, me poussant à m’attacher, m’engager ou me désengager d’une relation qui me paraissait auparavant vitale.

Moteurs de la relation et applications à la communication

Donner

C’est un mot équivoque qui ne prend de sens que par son complément: donner quoi ? On peut donner pour recevoir, pour demander, pour ne pas être redevable : il faut donner dans le présent (jeu de mot), et non dans l’avenir ou le passé.

Recevoir

Pourquoi avons-nous du mal à recevoir des compliments ? En le faisant, nous dévalorisons à la fois nous-mêmes et l’élan de notre interlocuteur. Le plus beau cadeau que nous puisse faire autrui est de nous aider à progresser, de nous donner des idées nouvelles, autant de marques d’intérêt, dans le comportement ou dans le concret. Recevoir est à double tranchant. C’est une ouverture féconde, un risque d’intrusion dans notre univers, le risque d’être influencé… Recevoir sans contrainte, c’est reconnaître mon désir dans ce qui m’est offert. Cela peut prendre du temps.

Demander

C’est courir un double risque: de rencontrer le refus ou d’être comblé. D’autre part, aucune parole ne peut être considérée en soi comme relevant du don ou de la demande. Cela dépend du contexte, de la relation dans laquelle l’acte s’inscrit, de la conjoncture du moment, cela dépend surtout des manques, des désirs, des non-désirs et des besoins de chacun.

Refuser

Par le refus, je me définis comme unique et responsable. Je peux refuser :

  •  l’acte qu’on me demande d’accomplir,
  •  le sentiment censés être provoqués en moi par l’autre et
  •  celui que je m’impose par anticipation

La relation est équilibrée quand ces quatre pôles sont présents pour chacun des interlocuteurs.

La relation et la communication : les domaines d’action

Le désir

Que devient le désir non-réalisé ? Il poursuit son chemin hors des réponses, hors des contraintes… Et le désir non-entendu, alors? Celui-là ne meurt jamais, il s’évade de tous les pièges, contourne tous les obstacles, s’immisce dans les moindres pensées. Il poursuit sa vie de désir en devenant création ou folie. Le plus nocif et le plus mutilant, ce n’est pas la frustration, c’est la négation du désir.

Les demandes

Plusieurs les formulent par l’accusation, la plainte, les questions déguisées. Pour qu’elle aboutisse, la demande doit être compréhensible (situation, moyens, buts), et porteuse de compensation si elle est source de gêne. L’idéal serait que la demande de l’autre soit ajustée à mes disponibilités… En fait, elle stimule le plus souvent deux aspects contradictoires:  l’envie de satisfaire et d’insatisfaire.

Les besoins et les manques

Le besoin est un désir qui demande une satisfaction urgente, impérieuse, immédiate. Nous risquons de demander à l’autre ce qu’il n’a pas, et de construire une relation autour de ce manque.

3. LES ENCHAINEMENTS RELATIONNELS DANS LA COMMUNICATION (RÉACTIONS CONTRE RELATION)

La dynamique de l’éponge

Certaines relations semblent fondées essentiellement sur la souffrance et l’entretien de cette souffrance (en soi ou chez l’autre). “Si je ne m’en occupais pas, elle ne s’en remettrait pas”. L’un n’existe qu’en s’occupant de l’autre, et l’autre, en étant l’objet de soins constants. Quand l’éponge, gorgée d’angoisse et des doutes de l’autre, arrive à saturation, la situation va empirer. Il faut être soignant, et non soi-niant.

Les faux engagements

Un engagement rapide, construit sur une fausse idée de moi-même, ou sur la volonté de faire plaisir, d’obéir aux parents, sont autant d’entraves à notre épanouissement, et donc à notre relation à l’autre. Le besoin de répondre aux attentes de l’autre est un double piège, parce que nous ne savons pas quelles sont les attentes réelles des gens, et parce qu’on ne peut pas être soi-même en se conditionnant pour satisfaire la demande de l’autre. (cela va le fâcher, l’embarrasser, le bloquer...)

Les impasses amoureuses

Ce n’est pas en ajoutant des sentiments aux sentiments qu’un couple se maintient vivant, mais en ayant une communication de qualité. L’amour s’exprime sous forme de désir (don de soi et accueil de l’autre), de besoin (possessivité, aliénation), de consommation, de réparation. L’amour peut engendrer des violences: si l’un aime plus que l’autre, il sera dépendant de l’autre; s’il y a un contrat initial, bon ou mauvais, sa rupture amène la violence; si l’un des conjoints est idéalisé, la vie dans l’imaginaire amène la disqualification de soi-même, de l’autre, ou de l’amour.

 

LES MYTHOLOGIES PERSONNELLES (FICTION ET FRICTION)

Les croyances réactionnelles

Mes croyances définissent ce que je suis (croyance pseudo-réaliste), ou ce que je devrais être (croyance normative). Elles se construisent à partir de mes réactions, soit pour les confirmer, soit pour les infirmer. Mes réactions sont déterminées par l’importance que je donne aux évènements, plus que par l’évènement lui-même.

Les véridiques fausses images

Pour créer plus d’espace en moi, et dans mes relations, il faut que je renonce aux contes que je me raconte, qu’ils soient glorieux, grandioses ou malchanceux. 

Le dû et la justice

C’est de penser qu’il doit y avoir une réciprocité des droits et des devoirs vis-à-vis de l’autre.

Le “croire devoir”

C’est de se sentir investi de la mission de réparer l’autre, de le combler, et même de se substituer à lui.

Les fictions

C’est d’avoir besoin que mon mythe soit cru, même si ni moi, ni l’autre n’en sommes vraiment dupe. Cela rend difficile le partage d’un vécu commun.

L’évolution

C’est la modification de la croyance, le changement de postulat et de point de vue qui sera à la base d’une évolution possible, consécutive à une crise grave, une expérience bouleversante, une rencontre exceptionnelle, ou une démarche douloureuse de recherche de soi-même.

 

LES GRANDS SABOTEURS DE LA RELATION

 

L’autoprivation

La privation la plus subtile et la plus violente est peut-être celle qui mutile mon imagination et l’enferme dans des préjugés et des a-priori. Je reste ainsi fidèle et conforme aux constructions normatives que sont mes images de moi. La pire des privations n’est pas dans ce qui me manque, mais dans l’ignorance de tout ce que j’ai.

Le ressentiment

Une sorte de volonté farouche nous habite et nous entraîne à refuser, rejeter, briser ou détruire à petit feu une relation à laquelle pourtant nous tenons. Le ressentiment est l’urticaire des relations. Nous avons besoin de le gratter… Il naît de la non-acceptation que mes désirs ne soient pas réalisés: attente de l’autre, réalité différente de ce que j’espérais… Je vais engranger un dynamisme de reproches, d’autojustifications, d’accusations pour me sauver du rejet, de la dévalorisation, de la perdition. Colère, fuite ou violence sont des sentiments-écran pour ne pas reconnaître ce qui est blessé en moi. Quitter le ressentiment, c’est commencer par comprendre pourquoi nous sommes blessés.

La jalousie

Il n’y a pas de jalousie sans amour, même s’il y a des amours qui se vivent sans jalousie. Elle s’alimente de l’imaginaire, avec pour but un assouvissement total et utopique de soi. Il y a des jalousies entre frères, entre parents et enfants, entre conjoints, dans la vie sociale. Le remède, encore et toujours, est d’en parler, avec comme unique condition, de parler de soi et non “sur l’autre”. La jalousie, c’est de vouloir garder le futur au passé, et maintenir le présent immobile à jamais.

La culpabilisation

La culpabilité est présente dans toutes les relations, malgré les apparences, comme un circuit intégré qui nourrirait les comportements et orienterait les conduites. Elle sert de nécessaire balise, mais alimente les remises en question inopportunes. Elle donne l’illusion d’exercer un pouvoir sur les autres, et peut exister de manière inconsciente. Ceux qui culpabilisent le plus culpabilisent les autres: c’est pour eux une manière de se protéger.

Le jugement

Notre première réaction, quand on écoute quelqu’un, a tendance à être une évaluation intérieure immédiate: c’est l’esprit critique. Ecouter et recevoir l’autre sans jugement et sans perdre cependant un esprit critique est très difficile.

La comparaison

Nous comparons ce qui n’est pas comparable, c’est-à-dire une personne à une autre. A comparer, je sabote mes relations, et l’image que j’ai de moi.

La projection et l’appropriation

La projection est comme celle d’un film: l’autre est l’écran, et je regarde les images que j’envoie en croyant de bonne foi que cela vient de lui. On projette des images parentales, ses propres sentiments, ses idéaux, ses illusions, ses intentions. L’appropriation est le mécanisme intérieur par lequel nous nous laissons définir par l’autre, par ses désirs, par ses peurs, par ses besoins et ses croyances.

La plainte

La plainte de soi n’est pas toujours une demande d’aide. Elle peut être une demande de confirmation, un besoin de reflet par l’autre. La plainte de l’autre, au contraire, permet d’éviter un sentiment de dévalorisation et de cultiver l’autosatisfaction. Elle peut servir d’appel, de reproche, d’attaque, de justification, de valorisation, de recherche de complicité (plainte à propos d’un tiers), de soupape.

ORIGINE DES MAUX

Que disent nos maux ? 

Ils nous appellent à écouter les répercussions de notre histoire récente ou passée sur notre corps et sur notre imaginaire, à sortir de l’autoprivation relationnelle, affective, émotionnelle, qui nous enferme et nous mutile. Celui qui souffre pense surtout à se débarrasser de son mal, ce qui équivaut à le bâillonner, à ne pas l’entendre, à stopper toute communication.

Les maux nous parlent de nos conflits.

Les conflits intérieurs surgissent chaque fois qu’il y a un décalage, une contradiction entre ce que je sens et ce que je fais.

Les maux expriment la douleur des situations non réglées, inachevées.

Les maux expriment la douleur des séparations et des pertes.

La cause ou le sens de la maladie

L’ensemble des soins relationnels devrait viser à permettre au malade de se relier au sens de sa maladie. Il est aussi important d’en comprendre le sens que d’en connaître la cause. C’est souvent la cause qui est analysée (insomnie à cause de dispute, mais pas le sens: dispute à cause de blocage)

Les prescriptions symboliques permettent de comprendre une circonstance, ou de s’en détacher, à partir d’un symbole et non de la réalité qu’il représente, celle-ci n’étant pas accessible.

 

4. LE TERRORISME RELATIONNEL ET LA COMMUNICATION

Il manifeste ma volonté de substituer mon désir à celui de l’autre, mon besoin avant le sien, mon idéologie à la sienne.

Un arsenal varié

  •  Il peut être subtil : mutisme, sarcasme, soupirs, regards, refus sexuel, silences, gestes, dénigrement, dans le but de faire changer l’autre, ou de l’utiliser. 
    “Tu ne peux pas me faire ça”, “Si tu m’aimais”…
  • Les somatisations
    C’est de manifester par le corps des messages terroristes.
  • La collaboration
    Le terrorisme ne peut pas se faire sans la collaboration de l’autre, sans son acceptation.

Pour aller au-delà

Le nerf du terrorisme est la peur. Le pire du terrorisme est de laisser croire à l’autre que c’est bien son point de vue qu’on exprime. On cède à la peur à cause de la difficulté qu’on a de se définir soi-même. Pour se définir, on peut se demander si c’est le besoin d’être approuvé qui domine en moi, ou si je suis réellement convaincu. Si c’est l’envie de faire mal, ou de fuir, ou bien de comprendre.

Face à la position d’autrui, il faut apprendre à maintenir sa position, à s’ancrer continuellement sur soi, en se définissant, tout en reconnaissant le besoin de l’autre. On peut se donner l’impression de se définir soi-même quand on s’oppose à l’autre; Il ne nous faut pas nous opposer, mais affirmer. Si je me soumets, c’est de lui que je prends soin; si je me rebelle, je risque la rupture; quand je lui dis qu’il ne me laisse pas libre, il le nie.

 

LES RESPONSABILITÉS DANS LA COMMUNICATION 

L’autre et moi

Attribuer la responsabilité d’un échec à l’autre a pour résultat de nous déresponsabiliser de notre prise en charge de nous-mêmes.

L’autre est considéré comme la source de nos sentiments et de nos ressentiments; par conséquent, il devra s’en charger.

Je cède à la tentation de vouloir changer l’autre, attitude qui me permet de m’aveugler sur mes propres failles.

Je me sens responsable de ce que l’autre ressent, je suis en illusion de toute-puissance sur l’autre.

Moi et l’autre

Je suis responsable des sentiments que j’éprouve. Ils sont miens, et sont importants.

Je suis responsable de les accepter, de faire mienne ou non la pensée de l’autre, de ce qui vient de mon inconscient, de la manière dont j’entretiens mes blessures.

Dans la relation, je suis responsable de ce qui se passe de mon côté, seulement, pas de la manière dont l’autre vit cette relation.

Intrarelation et interrelation sont des mots qui définissent les éléments constitutifs de la relation à soi-même et aux autres. Il est difficile de les dissocier: notre comportement est le fruit d’une vie intrarelationnelle et extrarelationnelle.

DEVENIR UN MEILLEUR COMPAGNON POUR SOI-MÊME

Il m’appartient d’être non seulement le gérant de l’évolution de mes sentiments et de leur devenir, mais un réceptacle fertile aux sentiments d’autrui, si ceux-ci sont recevables. Etre un bon compagnon pour soi-même, c’est améliorer sa communication. C’est aussi :

  • découvrir que la solitude peut être féconde, et source de rencontres
  • expérimenter qu’il est possible de ne pas s’ennuyer en sa propre compagnie
  •  être capable, à l’égard d’autrui, de prolonger son regard au-delà des premières impressions, et aussi pour soi
  • pouvoir sortir d’une non-reconnaissance de nos propres désirs

Gérer la pollution relationnelle, en particulier au niveau de la communication

Tout corps vivant sécrète des déchets: c’est le signe même qu’il est vivant. Ces déchets proviennent en particulier des malentendus à toute tentative de relation :

  •  ce que je dis n’est pas ce qui est entendu
  •   je réponds, non pas à ce qui est dit, mais à ce que j’ai compris de ce qui a été dit.
  •   je décode et j’associe avec des filtres et une sensibilité qui me sont propres: sans chercher à connaître la sensibilité, les codes, le système de valeurs de l’autre.
  •  j’oublie de négocier avec moi-même, avec mes peurs, mes désirs, mes ressources, mes limites, avant de négocier avec l’autre.
  •   je tente de faire entrer l’autre dans mes croyances

Gérer l’impact des messages

Il m’appartient de gérer l’impact, les émotions suscitées en moi par les paroles ou les actes des autres. Plus la communication est mauvaise, plus il faut maintenir la relation vivante, c’est-à-dire garder l’écoute, l’attention, l’ouverture. Pour cela, la reformulation permet de mieux comprendre ce que l’autre a voulu dire

Apprendre à recadrer

En ayant un autre regard sur moi, sur l’autre, sur la situation, en effectuant un recadrage, je peux inverser le pôle des sentiments. Il y a deux sortes de fonctionnaires: ceux qui cherchent dans le règlement un article permettant de ne jamais satisfaire votre demande, et ceux qui trouvent dans le règlement l’article qui permet de donner réponse à votre demande.
C’est aussi accepter que la relation ne soit pas toute bonne ou toute mauvaise.

Prendre en charge mes besoins

On réagit souvent en rendant l’autre responsable de nos besoins. En connaissant mieux mes zones de tolérance, je peux découvrir plus vite ce qui est bon ou mauvais pour moi, et éviter d’entretenir quelque chose qui n’est pas souhaitable pour moi. Il nous faut également le faire en nous, pour l’autre, pour ce que nous produisons de mauvais chez l’autre. La liberté, c’est d’avoir la possibilité de choisir, donc de renoncer.

C’est :

  • être indulgent pour soi-même
  • se faire preuve de respect
  • soigner son habillement et son bien-être
  • se donner le temps
  • accepter de reconnaître comme siens insatisfaction ou malaise
  • entrer en dialogue
LA DIFFÉRENCIATION

L’autre ne nous définit pas

Nous ne devons pas dépendre de l’autre pour nous définir. Si nous le faisons, nous tentons, en retour d’enfermer l’autre dans notre définition.
Progresser, c’est se séparer, ce qui ne veut pas dire se quitter ou se perdre. Nous avons à considérer la vie comme une série de naissances successives. Sortis d’abord du ventre de notre mère, nous avons ensuite à sortir de son enfant imaginaire et de celui de notre père: de leurs peurs, de leurs désirs, de leurs déceptions et de leurs mythologies personnelles. cet effort se poursuit et se répète avec les personnes de notre entourage.

Entendu et accord

Toute demande est recevable, mais pas forcément réalisable. Bien communiquer n’est pas forcément se mettre d’accord. Un dialogue peut se faire dans l’opposition ou dans l’aposition. Derrière ces comportements, il y a deux positions: la certitude et le doute. la certitude ferme la porte au dialogue et à l’échange. Entre certitude et incertitude, il y a place pour la confiance, c’est-à-dire pour le risque.

Intention et acte

Prêter une intention à l’autre, ou se sentir blessé par ses conduites autonomes se trouve à l’origine de beaucoup de malentendus. les intentions prêtées à autrui révèlent nos peurs. Elles sont liées au doute, au sentiment de dévalorisation ou de persécution.

Confrontation et affrontement

Paradoxalement, c’est le désir d’accord qui crée l’affrontement. Nous attaquons le désir de l’autre dans le but de le détruire et de le remplacer par un point de vue semblable au nôtre. Dans la confrontation, deux points de vue sont posés l’un à côté de l’autre. La difficulté est de découvrir, si nous sommes tellement différents, ce qui pourrait alors nous réunir. C’est justement le bien-être de pouvoir être soi-même, celui d’être accepté dans notre unicité. pour qualifier une position par rapport à un projet, on peut:

  • y adhérer sans réserve
  • y adhérer avec des réserves sur certains points
  • ne pas y adhérer, ne pas collaborer
  • se positionner contre

Définition de soi

Le plus difficile, quand je cesse de me positionner par rapport à l’autre, est de savoir ce que je veux: quelles sont mes priorités, mes peurs, mes besoins, mes limites, mes ressources, mes refus?
Le repérage de mes seuils d’intolérance et de vulnérabilité se fait au fur et à mesure de ma reconnaissance des obstacles, des frustrations, des échecs de ma vie. Au lieu d’incriminer l’autre, de le remettre en cause, de m’épuiser sur lui, je peux ainsi mieux m’occuper de moi. Reconnaître ses sentiments réels n’est pas facile. Il parait plus simple de se laisser déterminer par le désir des autres, mais ce ne sera pas mon désir propre.

Résistances de l’autre au changement

La définition différenciée de soi va se heurter à des résistances incroyables de la part de l’entourage, surtout au début. Tout se passe comme si le système relationnel proche se sentait menacé, remis en cause dans ses valeurs. L’excès inverse est le prosélytisme aigu de certaines personnes qui, ayant eu la révélation d’un chemin de vie, vont se transformer en inquisiteurs, en imposant leur nouvelle foi, avec un sectarisme qui ne laisse plus de place au partage, mais qui vise à l’adhésion inconditionnelle, et donc à la mise en dépendance.

Celui qui tente de s’affirmer vit dans un tiraillement intérieur qu’il doit affronter dans la solitude, et parfois dans une sorte de désespoir. Il veut maintenir sa position, mais il a aussi besoin d’approbation.

La bonne relation, la bonne communication n’existe pas, il n’y a que des tentatives d’ajustement, avec des erreurs et leurs tâtonnements qui permettent à certains moments, dans certaines rencontres, de rejoindre l’autre, de l’entendre et de se sentir entendu.

Sentiments et relations

La relation entre deux êtres peut être malade, viciée, déformée, voire destructrice, ou simplement insatisfaisante, alors que les sentiments de l’un et de l’autre sont empreints de tendresse et de bienveillance. C’est le lien entre les deux personnes qu’il faudrait pouvoir soigner, assouplir, parce qu’il est souvent rigidifié par la non-écoute et le non-dit.

Les relations parentales et filiales

Elles changent, peut-être plus que toute autre relation. Tout se passe comme si l’improvisation non-réactionnelle était le seul modèle acceptable. Changer, c’est modifier une trajectoire, donc risquer de s’éloigner de nos proches.

Les situations inachevées

Il y aura des enseignements manqués ou incomplets qui s’inscriront comme des trous dans notre développement. Certaines relations joueront, par la suite, un rôle réparateur, en permettant des expériences de substitution pour rattraper les enseignements manqués et les découvertes inexplorées.

L’amour amoureux

L’amour semble soumis à des lois d’évolution que nous ne connaissons pas mais que nous mettons en pratique avec une constance défiant l’expérience. La seule loi générale semble être celle de l’incessante métamorphose. Beaucoup de déceptions proviennent d’une confusion entre ce qui se passait au temps de la rencontre, et ce qui se passe dans l’établissement et la poursuite d’une relation. L’évolution du lien amoureux en lien d’amour est difficile à accepter. L’amour amoureux est destiné à mourir pour faire place à l’amour aimant, porteur d’exigences et de projets. Au delà des mythes, le lien ne s’enrichit que si chacun accepte de prendre toujours d’avantage conscience de tout ce qu’il a en lui-même.

Le changement

Le changement personnel est la seule aventure qu’il nous soit donné de vivre, une aventure inscrite dans les tâtonnements et les enthousiasmes du quotidien. La transformation intérieure et le changement dans nos relations et dans les évènements sont deux pôles toujours liés.

Jacques Salomé : maître de la communication

Communication -Jacques-Salome

Jacques Salomé, né le 20 mai 1935, est un psychosociologue et écrivain français, originaire de Toulouse. Après avoir dirigé un centre pour jeunes délinquants, il a fondé le Centre de formation aux relations humaines Le Regard fertile et a formé plus de 80 000 personnes. Il a créé la méthode E.S.P.E.R.E. (Énergie spécifique pour une écologie relationnelle essentielle). Il a cherché à poser les bases pour une meilleure communication à l’école et il a proposé une méthodologie pour apprendre des règles d’hygiène relationnelle dans tout le cursus scolaire Il est l’auteur de plus d’une soixantaine d’ouvrages, consacrés à la communication au sein du couple et de la famille, notamment Parle-moi, j’ai des choses à te dire et Jamais seuls ensemble.

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Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
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