Marie-Jésus Sandoval Amrita : tantrisme et sexualité sacrée
Mes rencontres
10 mars 2018
En marge de sa conférence « Cultiver la relation amoureuse », en duo avec Marc Vella, j’ai interrogé Marie-Jésus Sandoval « Amrita » sur son vécu de chamane et son expérience en matière de tantrisme et de sexualité sacrée.
Amrita a publié Et tu seras chamane qui retrace son étonnant parcours de vie qu’elle relate dans cette interview. Sa vision du tantrisme, profondément influencée par l’apport de Margot Anand, est empreinte de respect, de bienveillance et de sécurité. Elle insiste sur l’importance de l’expérience corporelle et sur le toucher, comme celui du massage ayurvédique. pour elle, le tantra est un chemin d’éveil et de conscience.
Retranscription de l’interview en vidéo entre Barbara Reibel du blog En 1 mot et Marie-Jésus Sandoval « Amrita » :
Barbara : Bonjour Marie-Jésus, quel plaisir de t’accueillir ici en Alsace !
Marie-Jésus : Merci de ta disponibilité
Barbara : avec grand plaisir – on va faire un bout de chemin ensemble … est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Marie-Jésus : alors mon prénom de baptême c’est Marie-Jésus et puis dans mon pays d’origine en Espagne il n’y a rien de surnaturel ; les filles s’appellent Marie-Jésus – il n’y en a pas beaucoup c’est vrai – et les garçons Jésus-Marie.
Barbara : et ben comme ça c’est réglé !
Marie-Jésus : comme ça, tu vois, la note est donnée. Je remercie Swami Yoga Anand Bharati que j’ai rencontré il y a maintenant presque 19 ans et qui a travers ce nom a mis en place cette direction initiatique de conscience, de bien-être, de vitalité, d’harmonie. C’est dans mon livre donc on pourra le retrouver .
Barbara : on peut peut-être juste donner le nom du livre ?
Marie-Jésus : « Et tu seras chamane »
Barbara : « Et tu seras chamane » – alors justement moi je suis allée voir ton site qui s’appelle esptrittantra.org et donc j’ai vu que tu étais chamane. Alors ce terme il est beaucoup utilisé aujourd’hui, à bon et à mauvais escient comme toujours. Est-ce que tu peux nous expliquer toi quelle est ta définition du mot chamane et comment tu l’entends ?
Marie-Jésus : alors je vais surtout te dire pourquoi je me présente et je vais un peu plus loin puisque je dis que je suis chamane de naissance … sans prétention.
Barbara : d’accord.
Marie-Jésus : c’est à dire dans ce que j’ai pu rechercher de par mon parcours de vie. bien par exemple, chez les Inuits, quand un chamane, donc homme médecine, homme de sagesse, homme de lien entre les éléments et les divinités, tels qu’ils étaient conçus à cette époque-là, quand ils voyaient qu’il y avait un enfant qui avait des comportements un peu différents, voilà , ils l’avaient un peu à l’œil et un beau jour ils l’emmenaient avec lui dans la forêt et puis ils l’emmenaient au bord du lac et puis ils faisaient un trou dans la neige, ils le ficelaient et ils le mettaient dans le trou et puis ils le laissaient là.
Barbara : dans un trou, dans l’eau glacée ?
Marie-Jésus : dans l’eau glacée.
Barbara : waouh !
Marie-Jésus : et s’il revenait du monde des esprits et du monde des morts, alors ils lui transmettaient toute sa connaissance. Alors moi je me suis dit qu’à cette époque il n’y avait pas beaucoup de prétendants …
Barbara : ça peut se comprendre hein !
Marie-Jésus : … mais qu’il y avait un élément important à entendre c’était la rencontre avec la mort. Et ce qui caractérise mon histoire de vie dans cette incarnation et bien c’est. si je fais court : à neuf mois en Espagne, j’ai reçu l’extrême onction. Tout était prêt pour mon décès, mais j’ai reçu un sacrement, une protection, et puis non je n’ai pas rendu mon dernier souffle. Peut-être aujourd’hui je peux dire que j’ai reçu beaucoup d’amour. Tous ces visages, ces femmes qui m’ont bercé, toutes ces personnes qui ont prié, tous les efforts de mes parents, de mes grands-parents, modestes, pour essayer de trouver aussi des aides… voilà, ils ont cru à la vie, il sont vraiment mis tout ce qu’ils pouvaient mettre en œuvre pour…
Barbara : avec leurs moyens, avec leur énergie à eux, pour te garder.
Marie-Jésus : oui.
Barbara : et ça a marché.
Marie-Jésus : écoute, je suis là, voilà, je suis restée comme ça entre la vie et la mort, pas vraiment morte, pas vraiment vivante, jusqu’à l’âge de 4 ans 1/2, où j’arrive en France.
Barbara : d’accord.
Marie-Jésus : c’est la migration économique. Et c’est l’hiver 62, en tout cas un hiver terrible, très rigoureux, on arrive à Vichy, voilà on habite sous une mansarde et la voisine du dessous m’entend tousser, m’entend, et elle appelle les urgences.
(Marie-Jésus s’étrangle une peu) : les urgences … voilà…
Et c’est dans cette période-là, c’est un grand professeur qui trouve ce que j’ai, donc j’ai un kyste au poumon d’origine congénitale. Je suis née avec, il a grandi, il a grandi, mais on ne peut le voir nulle part, sur aucune radio, parce qu’il était caché par mon cœur. Voilà ce que je sais. Donc j’ai 4 ans et demi je pèse 10 kilos et j’ai une chance sur cent de survivre…
Barbara : ben dis-donc !
Marie-Jésus : et ben là, je survis, et quand même il faut dire qu’à cette époque là il n’y avait pas toutes les aides que l’on a aujourd’hui. Donc sans mes parents qui de Vichy à Clermont-Ferrand, sans moyen de locomotion, dont je suis là, hospitalisée en urgence avec des adultes et il me reste de ce moment où je n’ai aucun souvenir conscient et bien plein de perceptions avec le monde extérieure et le monde intérieur . Et puis en 2012 quand je vis pour la troisième fois la rencontre avec la mort, et je dis, je la remercie, elle m’a pas prise, elle m’a enseigné, et bien là, oui, je suis invitée à assumer que je suis une passerelle entre le monde des vivants et le monde des morts. La partie de moi qui voulais être comme les autres, qui avait besoin d’être rassurée, d’être dans des compréhensions rationnelles et personne avec qui on parler parce que je pensais que j’étais folle.
Barbara : hum.
Marie-Jésus : ça a été vraiment une découverte, ça a été
Marie-Jésus : c’est à dire que ce questionnement ça te donne l’élan, mais pas dans quelque chose qui serait un idéal ou une direction que tu voudrais prendre de façon intellectuelle.
l’histoire et ça j’ai adoré entendre ça des chamanes. Surtout quand j’ai pris des plantes-médecine au Pérou.
Marie-Jésus : et puis il y aussi le temps pour intégrer les choses, c’est pas non plus une course contre la montre.
Barbara : c’est ça.
Marie-Jésus : il y a des temps de vie, il y a des cycles. donc pas si après ces cercles qui
s’expansent ça peut être les vies antérieures. Alors on y croit, on n’y croit pas, et ça fait du bien ou ça fait pas du bien, moi je peux juste aujourd’hui valider que tous les signes qui se sont montrés à moi, et ça c’est très rationnel, que ma rencontre avec Swami c’est une rencontre d’une autre vie.
Merci à Margot Anand de nous avoir dit que les trois clés qui manifestent notre énergie vitale, c’est le mouvement, la respiration et la voix et qu’on retrouve ça exactement au même moment quand on commence à sentir le désir, le plaisir, que la sexualité commence comme ça. C’est là qu’on a besoin d’avoir de la vigilance, parce que la manifestation de l’énergie vitale, qu’on l’appelle kundalini, qu’on l’appelle, oui, énergie vitale ou qu’on l’appelle énergie sexuelle on parle de la même source.
Barbara : on parle de la même source mais on parle pas de la même expression.
Marie-Jésus : après c’est l’orientation et c’est là où il ya besoin de vigilance et dans ce qui m’a passionné durant toutes ces années, ça a été aussi de pouvoir accompagner les femmes, de pouvoir les accompagner dans un geste qui a été mal interprété, qui a généré de la confusion et qui ne permet pas vraiment de s’abandonner, même si elle pense que c’est complètement guéri, le corps lui l’a enregistré et au niveau du cerveau du système nerveux aussi. Donc le massage est un médium extraordinaire mais qui demande de la sagesse, de l’expérience et c’est bon pour moi d’inviter les femmes les hommes à en faire l’expérience dans un cadre qui ne souffre d’aucune transgression.
Barbara : c’est ça.
Marie-Jésus : mais ce qui ne met pas non plus du jugement, c’est bien ou c’est mal. C’est quand tu arrives à un endroit qui serait plus du désir, le plaisir est autorisé mais sa manifestation tu vas apprendre à la contenir. Et bien sûr que c’est du vocabulaire parce qu’entre frustration et contention, c’est difficile à identifier tant que tu n’as pas pratiqué. Alors pratiquer tout seul chez soi avec un livre …
Barbara : oui c’est pas pareil …
Marie-Jésus : mais c’est quand même la force du groupe qui te renvoie à la famille ou clan à la société ou monde qui te permet de vraiment toucher pleinement les espaces qui auraient besoin d’être heureux retrouvés. Le corps ne libère ces informations quand il commence à sentir de la sécurité donc le lâcher prise n’est pas quelque chose de mental c’est quelque chose de corporel, d’émotionnel et forcément de vibratoire. Et cet alignement de ces trois plans, de ces trois corps, permet une ouverture , une expansion qui amène oui peut-être plus de sécrétion de dopamine, de ces hormones du bonheur, plus que d’une énergie où il faut toujours être performant, voilà c’est moins de l’adrénaline.
Barbara : c’est ça.
Marie-Jésus : et je crois que notre société et que nous avons besoin de cette hormone du bien qui nous permet de prendre conscience que nous faisons partie de ce grand tout qui est la terre, le feu, l’air et l’éther et que ça nous constitue. Et cela, ça a été la base avec Swami et avec la médecine ayurvédique qui parle des cinq éléments, comme on retrouve ça en chamanisme.
Barbara : oui, tout à fait.
Marie-Jésus : et c’est ça qui m’a passionné, de trouver les passerelles et les points de concordance.
Barbara : dans toutes les traditions.
Marie-Jésus : c’est pas comme des classeurs où ça c’est bien fermé.
Barbara : c’est bien étiqueté, c’est bien rangé.
Marie-Jésus : mais non tout est relié.
Barbara : tout est interconnecté.
Marie-Jésus : et tout est une invitation au voyage.
Barbara : alors Marie-Jésus on va arriver maintenant et je te remercie beaucoup pour ce magnifique entretien que tu m’a accordé d’une manière un petit peu non conventionnelle et puis je te souhaite tout de bon pour ta conférence demain, sur la relation de couple.
Marie-Jésus : merci pour cette belle rencontre et pour cette belle écoute, à bientôt.
Barbara : merci.
Fichier audio de la Conférence Marie-Jésus Sandoval Amitra et Marc Vella, « Cultiver la relation amoureuse », organisée par Richard Federmann, Mes Sages de Vie.
Lecteur audio
« Je porte l’histoire, je ne suis pas l’histoire. »
[social_warfare]
Retrouve-moi ici
Barbara Reibel
Coach Happiness, Formatrice, Autrice et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et des blogs En 1 mot & Humour Me By Barbara
Happiness Factory
Des routines simples et motivantes pour transformer ta vie
Humour Me by Barbara
Humeur d’une digital mother au bord du burn-out entre z’Homme et ses trois greffons
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks