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La Stratégie de la libellule par Thierry Marx

Spiritualité, Philo

9 juin 2019

[social_warfare]

Temps de lecture : 6 min

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Quel est le rapport entre une libellule et un Chef étoilé, ex-juré de Top chef ? Indice : le Japon. Réponse dans ce livre, écrit sous forme d’abécédaire. Dans La Stratégie de la libellule, j’ai pioché 4 thématiques qui m’ont séduites : l’engagement dans un projet, ce que l’échec nous enseigne , la distanciation face à nos émotions et les bienfaits de la méditation. On y va ?

« Il n’y a que les tartes qui rentrent dans les moules. »

Thierry Marx  

Présentation de La stratégie de la libellule (Editions du Cherche-midi)

Lorsque la libellule est confrontée à un obstacle, son premier mouvement consiste à changer d’axe. Sans jamais reculer, elle teste un passage par le haut, puis par le bas, de droite à gauche et de gauche à droite, jusqu’à trouver la solution.
Autrement dit, la libellule se montre capable de prendre de la distance. Quand nous avançons sur un chemin, nous rencontrons un certain nombre d’obstacles. En réalité, ce ne sont pas des obstacles mais des faits. Or ceux-ci ne sont pas négociables. Le meilleur moyen de les considérer est toujours de rechercher en eux le potentiel qu’ils dissimulent.

Dans La Stratégie de la libellule, Thierry Marx développe tous les mots-clefs qui lui ont permis de construire et d’affiner sa philosophie.
Des arts martiaux à l’ entreprise, en passant par l’ échec, la méditation ou la rigueur, il revient sur ce qui l’a inspiré et sur ce qui, chaque jour, l’aide à s’en tenir uniquement à son projet.
Si ce livre pouvait modestement vous servir à créer des opportunités, il aurait atteint son but. Nous pourrions alors remercier les libellules.

La stratégie de la libellule en 4 thématiques

 

1. Mobiliser notre feu intérieur dans un projet

Un homme sans projet est l’ennemi du genre humain.

Roger Nimier

 

L’énergie naîtra de la définition sincère d’un projet

Même si nous n’avons pas conscience, nous disposons tous d’un réservoir infini d’énergie : notre feu intérieur. Pour le mobiliser il faut avoir un projet. Qu’il soit modeste ou ambitieux, l’important c’est de comprendre que l’énergie naîtra de la définition sincère de ce projet et de ce que nous serons prêt à lui sacrifier.  Aucun rêve ne saurait être mesuré à l’aune de son supposé prestige. L’envergure de notre projet importe moins que notre décision de ne pas nous laisser manœuvrer par des forces extérieures. Quels que soient les embûches qui affectent ou ralentissent mon pas, je dois donc continuer de marcher en ne perdant jamais de vue ma voie. Hormis la mort on peut agir sur son destin.

 

L’ascenseur est le miracle, l’escalier la construction

Tout projet ne peut aboutir qu’au terme d’une construction dont l’image d’un franchissement marche après marche donne une idée très nette. Dans un monde où l’électronique et le numérique se sont donnés pour vocation d’alléger l’existence, l’effort tend aujourd’hui à être ringardisé.

La rigueur et une exigence que l’on doit à soi-même. C’est la détermination du projet. C’est arriver à mettre du temps entre mes émotions et mon geste. Ce que nous visons à chaque fois n’est pas les infimes progrès quotidien, même si cela est source légitime de satisfaction, mais de redonner du sens à ce que nous sommes et faisons.

Si j’adopte la bonne posture mentale, alors le physique suivra.

 

>>> Lire aussi : la libellule, animal totem du changement.

 

Viser haut, juger large, voir grand

L’acceptation et le contrôle de soi nous ouvrent à la possibilité de nous approprier un projet de vie qui soit l’expression directe de nous-même.

Il s’agit de suivre «sa petite veilleuse », prendre garde à ce qu’elle ne s’éteigne pas, ce que les japonais appellent le hara l’esprit du ventre. Car ce n’est pas tant le but qui importe que la trajectoire. 

En préalable à tout geste doit exister la pensée de ce geste

La gestuelle humaine est importante : notre manière d’exécuter un geste parle pour nous. On ne peut espérer d’un geste ou d’un mot désordonné qu’il aboutisse à une conclusion efficace et juste. Nous devons être aussi soucieux de notre justesse que l’est le cuisinier devant sa flamme. La pratique des arts martiaux permet de canaliser ce feu intérieur tout en donnant confiance.

Le passé ne doit pas être le cimetière des occasions perdues mais le creuset de nos projets.

 

Difficile d’être « multicéphale »  

Reste une question: peut-on avoir plusieurs projets ? Pas sûr, surtout si l’on sait qu’un projet construit toujours le suivant.

 

2. Gagner ou apprendre

À part une bataille perdue, il n’y a rien de plus misérable qu’une bataille gagnée.

Duc de Wellington (après Waterloo)

La victoire telle qu’on l’entend communément a toujours quelque chose d’amer car elle induit une souffrance voire un écrasement de l’autre.

Les art martiaux nous apprennent que l’on ne gagne jamais parce qu’on est le meilleur mais parce qu’on a décidé de ne pas perdre.

Nous avons beaucoup à apprendre de la défaite. La vie est une école du deuil, or un deuil n’est pas nécessairement triste puisqu’il offre a une opportunité d’émerger.

En rendant quelqu’un meilleur nous nous rendons meilleur par la même occasion. C’est une sorte de mutualisation des énergies.

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3. Mettre du temps entre nos émotions et nos actions

Fais de l’impatience ton pire ennemi

Miyamoto Mushashi

Nous naviguons toujours entre ordre et désordre

 

Le monde est volatile, incertain, complexe, ambigu. Il est toujours plus simple de trouver des coupables que de chercher des solutions. Nous sommes tous confrontés à cette impétuosité du temps et pris dans un tourbillon de mouvement accéléré. Il faut pourtant chercher à vivre en refusant que nos émotions remettent en cause notre être profond.

Nous naviguons toujours entre ordre et désordre, et la société moderne nous pousse à réagir le plus vite possible, comme si la vigueur ou l’immédiateté d’une réponse était en mesure d’en garantir la pertinence.

Dans les arts martiaux on apprend à mettre de la distance vis-à-vis de toute émotion.

Tout sport de combat consiste donc en cette nécessité de dompter le temps : le temps extérieur qui voudrait nous contraindre et ce temps intérieur auquel nous laissons trop souvent la possibilité de nous dépasser.

 

Avoir des ennemis, quelle perte de temps !

 

Vivre sans ennemi exige un colossal travail sur soi-même, ce qui n’empêche pas la confrontation ou le combat. Mais ce combat doit se livrer sans haine car toute haine est toxique.

Considérer telle ou telle personne comme un ennemi signifie que l’on accorde bien trop de confiance à notre faculté de jugement. Or rien n’est plus fragile et influençable qu’une aptitude à juger. Mieux vaut se ressourcer dans ce qui nous mobilise au plus profond de nous-même.

 

4. Méditer

 

La méditation est nécessaire pour retrouver la juste voie

Méditer revient à se créer un environnement unique, un écosystème à usage personnel.

Les scientifiques commencent tout juste à comprendre à quel point il est bon pour la santé de prendre du temps pour se détendre : meilleure réponse au stress, défenses immunitaires plus efficace, amélioration de la vitalité et du bien-être.

Dans la prison italienne de Bollate, les détenus reçoivent des cours de méditation. En travaillant sur eux-mêmes ils travaillent sur leur passé pour enfin apprendre à le lâcher et comprendre que ce n’est pas à l’administration pénitentiaire qu’ils appartiennent mais à eux seuls.

À l’école élémentaire Robert W. Coleman de Baltimore, les enfants qui se sont mal conduits ne sont pas punis mais vont dans la mindful moment room, où ils sont invités à se calmer et à se recentrer par le biais d’exercices de respiration et de méditation.

il existe une infinité de gestes et d’attitudes qui peuvent nous aider à trouver la sérénité. L’objectif ultime est toujours, non seulement de se sentir libre, mais d’apprendre à se libérer de ce que l’on croit être soi, et qui trop souvent, n’est qu’un masque.

 

>>> Lire aussi : comprendre le parallèle entre les principales caractéristiques de la libellule et ce qu’elle peut signifier.

 

La vie n’a qu’une architecture: le souffle

 

Le Zen est une philosophie de vie positive et bienveillante qui préfère les passerelles au mur. Qui considère l’instant présent comme une multitude de petits points de vie, pleinement remplis.

Le sport constitue la voie privilégiée d’un accès à la conscience de soi

 

Conclusion

Il n’est pas un jour qui ne nous offre l’occasion de nous libérer de tout ce qui entrave notre énergie tous ces blocages que l’on attribue parfois au monde extérieur et qui trouvent souvent leur origine en nous-mêmes.

La décision de suivre cette lumière, sa voie propre et unique : voilà ce qui rend heureux.

S’il s’agit d’être heureux, il s’agit surtout de décider de l’être. C’est la décision qui fait sens.

 

J’ai bien aimé

  • La préface de Gilles Bœuf sur la libellule !
  • La culture japonaise et les arts martiaux qui imprègnent la pensée de l’auteur
  • Sa vision des rapports humains et notamment l’inutilité de la haine
  • Son incitation à l’introspection et à la responsabilisation de chacun

 

J’ai moins aimé

  • L’absence de la libellule (ou de sa stratégie), après une entrée pourtant remarquée dans la préface
  • Le choix de l’abécédaire pour présenter les pensées de l’auteur
  • La redite de certaines idées d’un mot-clé à l’autre

 

Thierry Marx

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Thierry Marx est né le 19 septembre 1962 à Paris. Il passe sa jeunesse à Ménilmontant puis entre chez les Compagnons du Devoir pour apprendre le métier de pâtissier. Il fait ses débuts dans les grandes maisons : Ledoyen, Taillevent, Chapel. Voyageur, il part travailler dans les capitales asiatiques : Singapour, Hong Kong et Tokyo. Il en revient passionné de cuisine japonaise et d’arts martiaux, notamment le judo, le ju-jitsu et l’aïkido qu’il pratique et enseigne.

Au Roc en Val de Tours, il obtient sa première étoile au Guide Michelin. A Nîmes, il prend la direction du Cheval Blanc en 1990. Puis en 1996, il est chef du Château Cordeillan-Bages de Pauillac : il y est récompensé par une seconde étoile et est sacré « chef de l’année » par Gault&Millau en 2006. Depuis 2010, il est chef cuisinier au Mandarin oriental, et de nouveau doublement étoilé. Pour l’inauguration du Mandarin Oriental Paris et de ses différents espaces, il a introduit au sein de ses équipes la pratique du tai-chi-chuan, avec pour objectif de lutter contre le stress et de souder les équipes.

Adepte d’une cuisine inventive, il aime s’adonner à la cuisine moléculaire. Avec Raphaël Haumont, chercheur physico-chimiste et fin gourmet fasciné par la notion de matière, il a crée le CFIC, Centre Français d’Innovation Culinaire. Inauguré en 2013, ce laboratoire de recherche alliant sciences et artisanat culinaire, rassemble des chercheurs pluridisciplinaires.

Également intéressé par la transmission de son savoir, il a ouvert à Ménilmontant en 2012 une formation gratuite aux métiers de la restauration, et en 2013, en partenariat avec la Mairie du 20ème arrondissement, un centre de formation aux métiers de la restauration, « Cuisine mode d’emploi(s) ». En novembre 2013, Thierry Marx a initié une nouvelle formation, intitulée « Boulangerie mode d’emploi (s) ». De 2010 à 2014, il est l’un des jurés de l’émission de télévision « Top chef » de M6.

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Barbara Reibel Coach Happiness

Barbara Reibel

Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et du blog En 1 mot

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2 Commentaires

  1. Philippe Bé

    merci ! merci à vous deux c’est un réel plaisir de vous lire et de partager ces points de vue

    Réponse

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